Chapitre IV
PREPARATION A LA REALISATION

Jean : Avant de commencer à réaliser le film, j’avais en tête une idée assez vague du rendu général, j’avais du mal à visualiser ce que cela pourrait donner à l’image. Rapidement, les idées de Tim pour le story-board se sont imposées, et j’ai construit mes plans à partir de ce qu’il me montrait. C’est une méthode un peu douteuse, qui consiste tout de même à mettre la charrue avant les bœufs, puisque nous avons presque à chaque fois posé quelques plans, puis conçu d’autres pour remplir les trous. Seuls quelques enchaînements sont écrits avec des raccords.

Mais arrivé à un certain point, je me suis rendu compte des complications que cette méthode apportait, et qu’autant cela pouvait marcher pour les scènes de début qui sont des scènes d’exposition de lieux ou de situations (l’épidémie, l’abbaye, le bal), autant cela risquait de moins bien se terminer s’il s’agit d’une scène d’action. La dernière scène, dès le long travelling qui se finit sur l’horloge à minuit, est écrite et story-boardée beaucoup plus sérieusement. Tim n’a pas les notions de raccords, de cadrages propres au cinéma puisqu’il n’a fait jusqu’alors que de la bande dessinée. Depuis le début, c’est un peu lui qui avait mené la barque des cadrages, avec quelques demandes de ma part pour enchaîner tout ça. Mais pour cette scène, il fallait le faire beaucoup plus sérieusement.

L’écriture à froid et le découpage technique se sont bien passés. Il n’est pas toujours très évident de décider de cadrages précis quand on fait un film d’animation, puisque les décors n’existent pas pour de vrai, et dans notre cas, il était hors de question de définir chaque mur de chaque salle, et la position de chaque danseur. Les décors sont tour à tour colorés selon les besoins, et les danseurs placés presque toujours sans faire attention qu’on ne les retrouve ailleurs. Bien entendu, il fallait faire attention à ne pas laisser en évidence un personnage dans une pièce puis dans une autre.
Tim a dessiné un tel nombre de danseurs différents que de toute façon, le problème n’avait pas lieu d’être. J’ai tout de même noté quels danseurs je plaçais dans chaque décor pour que tous servent de la même manière. De l’entrée en scène du Masque jusqu’à la fin du film, l’action est en temps réel. Les fondus, si nombreux au début, impliquent des ellipses et étirent le temps. Les transitions doivent donc être cut dans la dernière séquence et il faut bien travailler les raccords.

Après avoir réfléchi à ce que nous voulions montrer, j’ai dit à Tim que l’idéal était de travailler chacun de notre côté, et de se revoir pour mettre en commun nos idées. Je voulais décider des plans seul, en pensant à chaque fois à ce qui est nécessaire et puis ce qui est possible. Le story-board initial de Tim était très beau, mais irréalisable en animation.Ce découpage nous a permis d’optimiser considérablement le temps de travail, que ce soit pour les dessins ou sur les animations. Je me suis gardé tout de même le droit de remonter les plans, pour dynamiser le rythme, mais les raccords ont tous fonctionné.

Chapitre V

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